Mobilisation dans le cadre de l’appel international pour une journée d’action pour le droit au logement le 28 mars 2020! Pour plus d’infos → https://housingnotprofit.org/housing-action-day
En Belgique aussi, ne nous laissons plus faire!
Se loger est un droit fondamental. Pourtant, aujourd’hui en Belgique, des milliers de personnes dorment dans la rue. Des milliers de personnes n’arrivent pas à payer leur loyer. Des milliers de personnes vivent dans un logement insalubre, ou trop petit, et des milliers d’autres ont PEUR de ne pas trouver à se loger ou à se reloger dans des conditions décentes. Souvent, nous nous sentons seul·e·s et désarmé·e·s devant les difficultés liées au logement, nous avons honte, et pourtant il s’agit bien là d’un problème collectif.
En Belgique comme dans de nombreux pays d’Europe, nous sommes confronté·e·s aux mêmes dynamiques, qui toutes nous appauvrissent, excluent celles et ceux qui n’ont pas assez d’argent et discriminent celles et ceux qui n’ont pas le bon genre, la bonne couleur de peau ou les bons papiers. Nos villes et nos espaces de vie sont vendus, transformés en action boursières. Partout, les loyers augmentent, les prix de vente des appartements et des maisons explosent et nos salaires stagnent. Nous payons donc une part de plus en plus importante de nos revenus pour nous loger. Le nombre de logements sociaux, lui, augmente à peine, voire diminue dans certains endroits. En même temps, nous sommes des milliers à nous être endetté·e·s auprès d’une banque pour devenir propriétaires alors que nous n’en avons pas vraiment les moyens, parce que tout nous pousse vers la propriété privée. Face à cette situation, certains trouvent le squat comme solution. Mais le squat a été rendu illégal, alors qu’il s’agit juste d’occuper des bâtiments que des propriétaires laissent vides ! Dans nos villes, on construit des appartements trop chers, qui font augmenter le prix de tous les logements. On transforme des logements en bureaux ou en appartements de vacances ! Dans nos villes, on change les quartiers, on “rénove” les quartiers populaires, on en fait des espaces rentables : les anciens cafés sont fermés, remplacés par des lieux plus chics, plus branchés. Dans nos villes et nos campagnes, les rares terrains publics sont vendus à des promoteurs privés. Dans nos villes et nos campagnes, nous sommes des milliers à galérer, à nous faire expulser, à louer des appartements trop petits, en mauvais état pour des loyers trop élevés. Partout, nous sommes des milliers à rembourser des crédits hypothécaires illégitimes, à craindre la fin du mois, voire même à louer notre grenier mal isolé à quelqu’un·e de plus pauvre que nous, simplement pour “joindre les deux bouts”.
Des familles sont expulsées de chez elles, certaines personnes n’ont pas d’autre choix que la rue.
Nous ne voulons plus tolérer cette injustice et cette violence. Nous résistons et faisons preuve de solidarité. La vente des villes et villages dans l’intérêt de quelques-un·e·s n’est pas une loi de la nature, mais la conséquence de choix, d’un système économique débridé et d’une politique qui semble avoir perdu son sens de la responsabilité sociale. Ensemble, nous pouvons changer cela ! Ces dernières années, des dizaines de milliers, des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue pour réclamer des politiques de la ville et du logement équitables, la dernière fois pour la Journée européenne d’action le 6 avril 2019 dans presque cinquante villes. Suite à ces mobilisations, à Berlin, iels ont obtenu le gel des loyers ! Nous pouvons également obtenir une victoire en Belgique : nos loyers n’ont pas à augmenter pour des logements vétustes et mal isolés !
Nous, une alliance nationale d’associations et de collectifs actifs dans la santé, la lutte contre la pauvreté, le droit à la ville et le droit au logement exigeons :
- Une baisse immédiate et un encadrement des loyers. Le logement n’est pas une marchandise.
- La fin des expulsions et un logement pour toutes les personnes sans-abri. Des logements dignes, salubres abordables et adaptés aux besoins des familles et des individus.
- La fin des logements vides ! Nous voulons que les sanctions contre les propriétaires qui laissent leurs logements vides en attendant que la valeur de leur bien augmente soient réellement appliquées. La fin de la criminalisation des occupations et du squat ! Nous demandons l’abrogation de la loi anti-squat tout en réfutant l’idée que squatter constitue une solution structurelle. L’immobilisme politique doit cesser.
- Une véritable gestion collective de nos logements et de nos lieux de vie, la reconnaissance de droits collectifs pour les locataires. Nous refusons que nos lieux de vie ne soient que le produit d’intérêts privés et de grands investisseurs.
- La construction massive de logements sociaux et la rénovation du parc social vétuste. Nous voulons plus de terrains et de bâtiments publics. Nous appelons au développement de coopératives de locataires, et à la gestion collective de nos immeubles. Le logement est trop important pour être laissé aux mains du marché.
- Un développement urbain et rural solidaire et écologique ! Un environnement de qualité, une isolation des bâtiments, une garantie d’accès à l’eau et à l’énergie pour toutes et tous.
Le logement est un droit fondamental, nous exigeons qu’il soit reconnu comme tel. Il devrait être considéré comme un des piliers de la sécurité sociale au même titre que la santé et l’éducation. La marchandisation de nos lieux de vie nous prive de ce droit et nous sommes là pour le défendre.
Mobilisons-nous pour notre droit au logement !
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