Habitat & Participation organise sa dixième édition wallonne du Salon de l’Habitat groupé !
Et ce sera la seconde édition à Namur (la première, voici 2 ans, a attiré plus de 650 personnes !). Nous serons cette fois accueillis dans les locaux de CREAGORA
Cette édition sera centrée sur les liens entre activités collectives de production locale et habitat groupé, à travers la mise en valeur de l’économie sociale, fer de lance d’une autre façon d’appréhender la solidarité et le partage.
Au programme de cette édition du salon :
- 3 grandes conférences (illustrées chaque fois par une expérience concrète) :
- Structuration juridique d’un habitat groupé en CLT, avec le Notaire Erneux
- L’économie sociale à travers les coopératives d’habitat, avec SAW-B
- Des témoignages d’habitats groupés ayant des activités d’économie sociale et solidaire, à travers différents témoignages de participants
- 4 ateliers participatifs :
- Le B.A.-ba de l’habitat groupé : s’amuser en imaginant un montage de projet
- L’habitat-kangourou dans le cadre de la colocation
- La systémique pour construire votre habitat et/ou gérer les conflits
- Speed-dating de l’habitat partagé : comment partager votre colocation avec vos futurs voisins ?
- Une quarantaine de stands parmi lesquels :
- des experts : notaire, organismes de crédit et d’économie sociale, coaches en dynamique de groupes, architectes, associations spécialisées telles que … 1toit2âges, Abbeyfield,…
- des habitats groupés et groupés solidaires existants, implantés dans la région, qui témoigneront de leurs expériences
- une bourse à projets rassemblant une quinzaine de projets d’habitats groupés ou solidaires à différents stades de concrétisation : recherche d’un terrain ou d’un bâtiment, structuration du groupe porteur, recherche de financement ou d’un mode juridique de gestion, …. Vous pourrez échanger vos questions avec les leurs, et, pourquoi pas, rejoindre leur groupe de réflexion, voire…. débuter une nouvelle expérience de vie avec eux !!
Le contexte du salon
L’ASBL Habitat et Participation organise – pour la dixième édition en Région wallonne ! – son salon de l’habitat groupé. Cette année, le Salon aura pour fil rouge les liens entre habitat groupé et activités économiques (sociales et solidaires). L’occasion de mettre la focale sur les habitats groupés qui mènent des activités agricoles, commerciales, culturelles, … dépassant la simple notion de logement.
L’habitat groupé / solidaire, c’est quoi ?
L’habitat groupé est un lieu de vie où cohabitent des habitants qui font le choix de la collectivité. Chaque cellule familiale a son espace privatif. Des lieux collectifs sont souvent partagés par les habitants qui gèrent ensemble ces espaces. Il peut s’agir d’un jardin, potager, buanderie, d’ateliers… Ce partage d’espaces amène souvent à une mutualisation d’outils ou de matériel. Mais le partage se poursuit bien plus loin que l’espace : le partage de valeurs est le socle de l’habitat groupé.
Il y a autant d’habitats groupés que de projets. Chaque projet s’appuie sur une vision commune, qui se décline en fonction d’une série de valeurs communes telles que : promouvoir les solidarités vis-à-vis de catégories de personnes en situation de fragilité ou de précarité sociale, vivre au qotidien l’écologique (économies d’énergies, permaculture collective,…) à travers son habitat, privilégier les circuits courts (agriculture locale), restaurer du patrimoine local, partager et mettre en commun des aspects du quotidien, vivre ses aspirations philosophiques (religieuses), etc.
Ce type d’habitat permet l’épanouissement de l’individu en recréant du lien avec l’autre dans une perspective de (re)trouver du pouvoir sur sa vie et son habitat. L’habitat groupé devient le germe d’une nouvelle solidarité de quartier tant dans les villes que les campagnes.
Etat des lieux
L’habitat groupé s’inscrit aussi dans une envie « d’autre chose », d’un vivre « autrement » qui prend de multiples formes (architecturales, juridiques, de montage financier,…). C’est un lieu de vie qui rassemble et ressemble à ses habitants et qui s’ouvre sur son environnement, son quartier, l’autre. Il peut être léger, auto-construit, écologique, solidaire, à l’initiative de familles co-fondatrices, ou d’associations qui prennent en charge des personnes en difficultés, ou encore d’autorités publiques (communes et CPAS), et, dans certains cas, des opérations menées en partenariat avec des développeurs immobiliers. En Région wallonne, on compte à ce jour minimum 250 habitats groupés qui se reconnaissent comme tels (pas de définition juridiquement cadrée à ce jour)
L’habitat groupé, vecteur d’économie sociale
De plus en plus nombreux sont les habitats groupés en gestation qui mixent l’habitat avec une activité interne de production économique et sociale, liée d’une façon ou d’une autre à celui-ci. En effet, pour de nombreux porteurs de projets, le lieu de vie – parce qu’il est plus vaste, global, solidaire et partagé – devient aussi le lieu de travail (et parfois le lieu d’émancipation sociale, de loisirs, de créativité artistique etc…).
Le partage des espaces se conjugue, dans les exemples les plus « collectifs », avec une forme de partage des ressources – souvent, la terre nourricière et productrice de ressources alimentaires, à travers des projets d’agroécologie – qui peut aller jusqu’à la mise en commun des revenus de cette terre. L’habitat groupé se conjugue alors avec un travail collectif, voire une mission d’encadrement social partagé de personnes en situation de précarité. Cette ambition peut se décliner sous des modes très différents, d’une mise en commun des ressources du travail collectif, jusqu’à un mode de vie parfois tout-à-fait communautaire, qui obéit à des règles rigoureuses.
La structure juridique du projet peut, si elle est bien choisie et adaptée, encourager ce type de démarche – par exemple à travers une coopérative ou un Community Land Trust – et apporter un « plus économique » tant pour les habitants directement impliqués (à l’échelle locale), que pour le village, voire la région environnante.
En conclusion, des projets de ce type représentent manifestement une plus-value mobilisatrice pour les habitants impliqués, et pourraient, s’ils se développent de façon large, aboutir à développer une économie locale dynamique et florissante, en circuits courts.
« Ne doutez jamais qu’un petit groupe d’individus conscients et engagés puisse changer le monde. C’est d’ailleurs toujours comme cela que ça s’est passé » Margaret Mead